E LA FABRIQUE DE LA BASSE-LISSE


Planche représentant l'intérieur d'un métier de bass lisse, avec différentes opérations des ouvriers :
a) Ouvriers assortissant les couleurs.  b) Armoire pour serrer les couleurs.
Planche de l'Encyclopédie. Collection Mme Vidal-Mégret. Paris.


Tapisserie à Basse-lisse.
La Tapisserie à Basse-lisse est un Tissu fait de soie & de laine, quelquefois rehaussé d'or & d'argent, où sont représentées diverses figures de personnages, d'Animaux, de Païsage, ou d'autres choses semblables, suivant la fantaisie de l'Ouvrier, ou le goût de ceux qui les lui commandent.

Son Métier. Planches LI. & LII.
La chaîne de la Basse-lisse est étandue horizontalement sur un métier fort bas, dont les lisses montent & descendent.

On a référencé dans deux planches ci-jointes divers Métiers de Basse-lisse, à un seul ou à plusieurs Ouvriers. Les mêmes chiffres serviront pour toutes les figures de Basse-lisse contenues dans ces deux planches.

1. Les Montants.
2. Les roines ou les romes, fortes pièces de bois qui forment les deux côtés du Métier, & qui portent les rouleaux.
Le bras auquel sont attachées les cordes qui traversent le Métier, & supportent sous la chaîne la partie du tableau, où en est l'Ouvrier. Il détourne ou entr'ouvre les fils de la chaîne pour voir le point de l'objet où il est parvenu, & la couleur avec laquelle il faut imiter ce point.
3. Les ensubles ou rouleaux dont l'un porte la chaîne, l'autre porte la tapisserie qu'on y enroule à mesure qu'elle avance. L'Ouvrier assis sur un banc de bois appuie son estomac sur l'ensuble de devant, & adoucit cette situation à l'aide d'un oreiller. Chaque rouleau à son Wich. Le Wich est une longue baguette ronde à laquelle tiennent tous les fils de la chaîne, & qui s'emboite dans une rainure faite au rouleau.
4. Barres à bander la chaîne.
5. Le moulinet avec son levier de fer. C'est une pièce amovible & qui sert pour bien étendre la chaîne en maîtrisant les rouleaux qui par leur grosseur ressemble à deux poutres.
6. Support du tableau. Ce sont les cordes dont on vient de parler.
7. Perche à rouler le tableau.
8. Camperche, pièce qui traverse le Métier & soutient les sauteraux.
9. Les sauteraux sont des morceaux de bois suspendus par le milieu comme des fleaux de balance, pour porter les cordes des lisses, & hausser ou baisser de chaque côté, selon le jeu des marches.
10. Les Lisses.
11. Les marches. Les lisses ne traversent pas la largeur du Métier comme sont les lames dans la manufacture de lainage. On multiplie ici ces lisses selon la largeur de l'étofe & du métieur, parce que l'Ouvrier n'a besoin de hausser ou d'abaisser que les fils de l'endroit où il est. Quand il le quitte pour travailler plus loin à droite ou à gauche, il prend ses deux marches & les applique à d'autres lisses.
12. Le banc.
13. La chaîne.
14. La flute où le fil d'or, de soie ou de laine, est dévidé. Elle sert de navette pour inserer la trame dans la chaîne; mais elle ne court point comme la navette, & ne passe qu'au travers des fils de la chaîne qu'il plaît à l'Ouvrier de prendre, en les croisant tour-à-tour, sans quoi la trame ne tiendrait pas.
15. Le peigne à quinze dents pour frapper la trame & serrer l'ouvrage d'une façon égale.
16. Rouet à dévider le fil de dessus les tournettes.
17. Les tournettes. Quand l'Ouvrier a tiré de la flute le fil qu'il a besoin de faire passer dans la chaîne, il arrête ce fil d'un tour de doigt par un las coulant, & laisse tomber la flutte qui demeure couchée & arrêtée par son fil.



 Le velours      La haute-lisse